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À coups de “food porn”, Instagram conditionnerait notre manière de manger

À coups de “food porn”, Instagram conditionnerait notre manière de manger

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© Ali Inay/Unsplash

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Par Lenny Sorbé

Publié le

Une étude britannique témoigne de l’influence du réseau social sur notre rapport à la cuisine, et notamment à la présentation des plats.

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Plus 192 millions de photos ont été postées sur Instagram avec le hashtag #food depuis la création du réseau social. Le chiffre est énorme et le phénomène qui l’accompagne, le “foodstagramming”, l’est tout autant. À tel point qu’il conditionnerait même notre rapport à la cuisine et à la nourriture. C’est du moins ce que tend à démontrer une étude récemment orchestrée par la chaîne de supermarchés britannique Waitrose et analysée par le Telegraph.

Au mois d’octobre 2016, un britannique sur cinq a ainsi publié une photo de l’un de ses repas sur les réseaux sociaux ou l’a envoyé à l’un de ses proches. La donne a beau varier selon les catégories d’âges, les jeunes étant généralement plus connectés que leurs aînés, cela représente tout de même 9 millions d’individus accros au “food porn”.

“À travers la nourriture, on se dévoile aux autres”

Sur les quelques 2 000 sondés, 39 % affirment porter plus d’attention à la présentation de leurs plats qu’il y a 5 ans et 44 % avouent faire plus d’efforts aux fourneaux s’ils cuisinent pour des invités susceptibles de poster sur les réseaux sociaux. Pour beaucoup, une belle présentation rendrait le repas “plus appréciable”. La moindre des choses, au vu de la place proéminente prise par la nourriture dans notre vie et notre bien-être social.

“De la nécessité de manger sainement à l’explosion de la photographie culinaire sur les réseaux sociaux en passant par notre souhait de divertir les autres à travers la cuisine : la nourriture est devenue la principale valeur sociale, et à travers elle, on se dévoile aux autres”, résume Rob Collins, directeur général de Waitrose.

Ce bien-être se retrouve d’ailleurs jusque dans l’assiette, puisque 61 % des britanniques interrogés disent manger une nourriture plus saine et fraîche qu’avant, tandis que 80 % prennent la peine de s’intéresser à la provenance des produits qu’ils consomment. Et ça ne vaut pas que pour le Royaume-Uni. Il suffit de consulter nos propres fils d’actualités pour s’assurer de l’universalité du phénomène. En France, des chefs s’étaient insurgés contre les photos intempestives, et certains interdisent même les clichés au smartphone dans leurs restaurants.

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