De l’or dans les plats “les plus chers du monde” : à quoi bon ?

De l’or dans les plats “les plus chers du monde” : à quoi bon ?

Image :

© Capture d’écran YouTube – GQ’s Most Expensivest Shit

photo de profil

Par Lenny Sorbé

Publié le

De plus en plus de marques et de restos proposent des plats à des prix 10 ou 100 fois supérieurs à la normale pour quelques feuilles d’or. 

À voir aussi sur Konbini

Quand une enseigne présente un plat comme étant “le plus cher du monde”, deviner la liste des ingrédients qui le composent s’avère être un exercice relativement facile. Il suffit qu’un restaurateur ait la main lourde sur tous les aliments les plus luxueux – truffes au caviar, homard, bœuf de Kobe –, et le voici autorisé à facturer une somme à trois chiffres pour son plat (qu’importe si la recette n’a aucun sens à l’arrivée).

Et quand on veut atteindre les sommets des plats les plus chers, rien de tel que quelques particules d’or comestible pour faire s’envoler le prix d’une pizza, d’un burger ou d’un pot de pop-corn. C’est un peu la nouvelle mode pour les enseignes qui se veulent “haut de gamme”. Il n’y a pas de meilleur moyen pour signifier aux autres sa richesse que de la mettre directement dans son assiette. D’autant plus que le précieux métal ne présente aucun intérêt à la dégustation, puisque dénué de goût, de texture et de valeur nutritionnelle.

Entre coup de pub, esthétisme et luxe perdu

Cette tendance des plus ostentatoires n’a pourtant rien de bien nouveau. Au Moyen Âge déjà, il était courant de recouvrir les viandes et les tartes d’or pour les nobles festins. “Pour la haute société, ceux qui avaient vraiment beaucoup d’argent, c’était une période très glamour, très luxueuse. Ils voulaient toutes les choses les plus chics”, indique le Dr. Heather Evans, historien et expert culinaire, au site canadien Maclean’s. Il avoue toutefois ne pas être surpris de voir l’or se refaire progressivement une (petite) place dans l’alimentation : “En ces périodes quelque peu austères, on a tous un peu faim de ce luxe que beaucoup ont le sentiment d’avoir perdu.”

Du côté des restaurateurs, en revanche, on ne voit pas la chose du même œil. À la carte de l’enseigne new-yorkaise Serendipity 3, plusieurs plats et desserts sont répertoriés dans le Guinness Book des records comme étant les plus chers de leur catégorie, parmi lesquels un sundae vendu 1 000$ (environ 930 euros) alors qu’il n’est couvert “que” de 50 à 100$ de feuilles d’or. Et pour cause, le chef de l’établissement affirme ne pas utiliser l’or pour sa valeur, mais pour son apport esthétique. “Si les feuillent d’or coutaient à peine quelques centimes, elles seraient toujours sublimes et je continuerais à les utiliser”, confie-t-il à NPR. Une chose est sûre, ces recettes bling-bling permettent aux restaurants qui les proposent de s’offrir de jolis coups de pub.