AccueilLifestyle

L’uberisation des coins à champignons n’aura pas lieu

L’uberisation des coins à champignons n’aura pas lieu

Image :

© Wikimedia

avatar

Par Robin Panfili

Publié le

Comment un projet de carte participative des coins à champignons a viré au fiasco.

Les coins à champignon sont-ils faits pour être partagés ? La question, à elle seule, suffirait à déchirer des familles. En France, et probablement dans tous les endroits du monde où les champignons nous font l’honneur de pousser, c’est un problème que nul n’est parvenu à résoudre au fil des années, siècles et millénaires.

À voir aussi sur Konbini

Il en est pourtant un qui a, un jour, souhaité mettre en commun les connaissances et dévoiler au grand jour les localités les plus fertiles et généreuses en champignons : Christophe Boutet, consultant et ancien dirigeant d’une école d’informatique à Besançon et grand amateur de cèpes devant l’éternel.

Afin de venir en aide aux débutants et aux curieux, il s’est mis en tête de créer, en 2015, une carte interactive où chacun pourrait venir indiquer son coin à champignon favori. Sur la carte, chacun peut ajouter et éditer le coin de son choix, indiquer quels types de champignon vous aurez l’occasion de rencontrer…

“Truc de Parisien”

Mais si, jusque-là, vous espériez que cet article finirait par vous recommander l’adresse de la carte en question, il est temps de vous stopper net. Celle-ci n’est plus mise à jour, laissée à l’abandon et même complètement parasitée depuis 2016, année durant laquelle Christophe Boutet a vu son travail s’écrouler par la faute d’une poignée d’internautes mécontents de voir un tel savoir éclater au grand jour.

“Au départ, l’idée était assez simple : partager de la connaissance et répertorier les coins à champignons, ou tout au moins les zones dans lesquelles il était possible de tomber sur des champignons”, explique Christophe Boutet, libriste et “militant de l’open data”. À son apogée, la carte a compté jusqu’à 200 coins différents à travers la France. Une base de données précieuse, mais régulièrement détériorée.

Chaque soir, un ou plusieurs vandales, qui devaient probablement estimer que les coins à champignons devaient rester secrets et confidentiels, venaient effacer un à un ces lieux de la carte. Parmi les critiques, Christophe Boutet s’est par exemple vu reprocher par des puristes le fait d’alimenter un “truc de Parisien”. Allez comprendre… 

Une autre carte est possible

Aujourd’hui, les mésaventures de cette carte sont loin dans l’esprit de Christophe Boutet qui ne s’en préoccupe plus vraiment. “J’ai lâché l’affaire au bout d’un moment. Mais c’est quand même allé assez loin : on m’a menacé, etc. Ce n’est pas ce qui m’a poussé à désactiver la carte, mais c’est quand même absurde”, dit-il. 

Pour autant, l’espoir reste intact. S’il ne prévoit pas de remettre cette carte en ligne et accessible à tous, une autre personne planche actuellement sur un projet de cartographie alternatif des coins à champignons : Champis Spot. Un outil un peu mystérieux né lors d’un hackathon organisé il y a quelques mois. “C’est un projet en cours”. Mais, pour le moment, difficile de savoir si elle verra vraiment le jour.

À lire aussi : Il existe un train secret qui s’arrête en pleine forêt pour les cueilleurs de champignons