Ça, c’est palace : on a testé le club-sandwich du Meurice

Ça, c’est palace : on a testé le club-sandwich du Meurice

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(© Club Sandwich)

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Par Pharrell Arot

Publié le

Et on est resté pour le dessert.

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Rendez-vous au Meurice ! En voici une drôle d’invitation. Pourtant, porté par l’amour de l’aventure et un mood luxueux en ce lundi matin d’hiver, me voici nez à nez avec un man à chapeau haut de forme m’ouvrant la porte d’un VTC payé avec une offre de parrainage devant les arcades longeant la façade du palace du 1er arrondissement. Voici donc l’histoire de la fois où, en bonne compagnie et avec une belle faim, j’ai mangé un club-sandwich au homard et plusieurs desserts de Cédric Grolet une casquette vissée sur la tête et mes plus belles baskets au pied.

Déjeuner dans un palace, à l’improviste, peut s’avérer une expérience plutôt fun. Loin de l’image guindée ou jet-set qui colle à la peau de ce genre d’établissement, le Meurice cache bien son jeu, et derrière les pirouettes du service exigées par le standing de l’endroit, l’ambiance y est plutôt détendue. Si la salle du Dalí, le restaurant le plus “casual” du Meurice, n’est pas pleine en ce lundi, elle n’en perd pas de sa superbe : à quelques tables de nous, Alain Ducasse déjeune, et à peine installé, quelques amuse-bouches débarquent sur notre table, ainsi que différents pains et une petite motte de beurre, histoire de grignoter en attendant la suite.

Club de première division

Au Dalí, le chef Jocelyn Herland est aux commandes. Pour notre visite, le proche d’Alain Ducasse nous présente sa carte de club-sandwichs, et nous parle de la culture palace. Clientèle, room service, petites habitudes et modernité : il nous donne les clés pour mieux comprendre l’endroit et les plats iconiques de l’hôtellerie de luxe.

“Tu es obligé de servir des frites avec ton club, même si ça peut paraître moins raffiné. La salade, c’est bien, mais le client voyageur qui commande un club-sandwich à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, il veut retrouver ce qu’il aime et à côté, obligatoirement, des frites.”

Arrivent les fameux club-sandwichs, servis avec leurs condiments (qui ne tombe pas sous le charme d’une mini-bouteille de Tabasco ?), un bol de salade et une belle assiette de frites. Les clubs sont sérieux : découpés, calibrés, ils ont ce côté racé qu’exige ce genre d’endroit. Végétarien, homard, poulet, il existe une déclinaison pour chaque palais.

Pain grillé juste comme il faut, tenue en main parfaite, les petits sandwichs jouent la carte de la régression. À la manière d’un hamburger d’enfance, ces club-sandwichs gardent un côté snack, avec des assaisonnements poussés et une mayonnaise généreuse pour lier les produits d’exception qu’il renferme.

Un club de saison

Dans un club classique, on attend de la tomate. Pourtant, la tomate ne pousse pas ici à cette période de l’année. Du coup, pendant l’hiver, c’est une tomate confite qui se glisse entre le poulet rôti et la salade, dans la version traditionnelle. Ce souci du détail conjugué au souhait de garder les indispensables de la recette pour ne pas braquer une clientèle parfois fermée sur son monde, le chef Herland le pousse un peu plus loin en proposant un autre club à la carte, un brin différent :

“C’est vraiment parti de cette histoire de tomate, en voulant apporter une nouvelle déclinaison de saison, d’où cette version à la courge.”

Avec les notes sucrées de la courge balancées par une mayonnaise à l’estragon, ce sandwich de saison est un petit pari sur cette section d’une carte de palace. Mais le défi est relevé, et ce petit twist mature n’enlève rien à ce qu’on attend d’un club : des saveurs réconfortantes dès la première bouchée.

Corbeille de fruits

Pour le dessert, l’occasion de tester les fruits en trompe-l’œil de Cédric Grolet ne se rate pas. Citron noir, mandarine et pomme granny, tous renferment un dessert fruité, herbacé et audacieux sous une coque de chocolat blanc travaillé jusqu’à ressembler à s’y méprendre à un fruit juste décroché de l’arbre. Les petits bijoux du chef pâtissier aux multiples récompenses valent le détour, autant visuellement que gustativement.

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Fin de déjeuner sur une note riche, sucrée et raffinée, à l’image du palace. En bref, la prochaine fois que tu veux te la jouer fancy, que tu dois déjeuner avec ton pote qui ne boit “que de la Châteldon”, ou que tu veux brouiller les pistes en te faisant passer pour un riche courtier de passage à Paris, n’hésite pas à pousser les portes du Meurice.

Le Meurice
228 rue de Rivoli, Paris 1er
Club-sandwichs : entre 32 et 52 euros
Desserts : 22 euros