À Paris, une “maison des coursiers” pour que les livreurs puissent se reposer

À Paris, une “maison des coursiers” pour que les livreurs puissent se reposer

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Par Robin Panfili

Publié le

Un lieu où les livreurs à vélo pourront (enfin) se retrouver, se mettre à l'abri du froid, se reposer et avoir accès aux douches.

C’est une première. Dans le nord de Paris, et plus précisément dans le 18e arrondissement, un centre d’accueil s’apprête à ouvrir ses portes à destination des livreurs et coursiers de la capitale, dans un bâtiment municipal situé non loin du boulevard Barbès. “Un vœu qui fait écho à une vieille revendication des livreurs : avoir un lieu où se retrouver”, résume Barbara Gomes, la conseillère de Paris à l’origine de cette idée.

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La Maison des coursiers fonctionnera ainsi comme “un refuge pour se reposer, discuter, s’abriter du froid, avoir accès à douches et sanitaires”. Autant d’infrastructures et de confort élémentaire dont ces travailleurs itinérants étaient privés jusque-là. Au départ, l’idée est partie du constat que, depuis plusieurs années désormais, les livreurs (notamment de nourriture) se voyaient privés d’accès aux toilettes des restaurants. Cette initiative, qui pourrait donner des idées à d’autres arrondissements, est un moyen “de se mettre à l’abri et de retrouver un peu de dignité”.

Au quotidien, c’est la coopérative CoopCycle, une fédération de différentes coopératives de livraison à vélo, qui prendra en charge la gestion du lieu, rapporte le site Sortir à Paris. Pour l’heure, la Maison des coursiers n’aura aucun lien avec les plateformes qui emploient la majorité de ces livreurs – Uber Eats, Deliveroo, Just Eat… Une bonne nouvelle pour Barbara Gomes, qui y voit une opportunité d’organiser “des permanences syndicales et associatives”, des “réunions de la CGT” ou des “interventions de la sécurité routière”. “C’est vraiment l’idée d’avoir un endroit où l’on puisse organiser des actions”, résume-t-elle.

Toutefois, si le lieu est pour l’heure financé par la mairie de Paris, ce n’est que pour une durée limitée. À terme, celle-ci exigera que “les plateformes numériques de travail assurent d’endosser leur rôle d’employeur avec toutes les obligations sociales et sanitaires que cela implique”. Reste à savoir si la Maison des coursiers restera en activité, financée par les plateformes de livraison, ou si ces dernières assumeront individuellement les obligations sociales et sanitaires auxquelles elles sont tenues.