Pourquoi les cas d’intoxication aux champignons se multiplient

Pourquoi les cas d’intoxication aux champignons se multiplient

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Par Konbini Food

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Les autorités appellent les cueilleurs de champignons à la prudence.

Dans les campagnes et les forêts de l’Hexagone, la saison des champignons bat son plein. Chaque week-end, de nombreux curieux et amateurs de cèpes et autres girolles partent explorer les sous-bois, mais ce n’est pas sans risque. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), via Le Parisien, fait état de “732 cas d’intoxication, dont cinq cas de gravité forte” liés à une consommation de champignons sauvages depuis le début du mois de juillet, recensés par les centres antipoison. Une tendance qui semble s’accélérer depuis deux semaines, rapporte le quotidien.

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À l’origine de ces contaminations : des champignons toxiques confondus avec une espèce comestible, des champignons consommés en mauvais état ou encore une mauvaise cuisson. Le plus souvent, ces cas sont liés à une cueillette indépendante, plutôt qu’à une consommation dans un restaurant ou d’un achat dans le commerce, ajoute l’Anses.

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Dans un communiqué, l’Anses a demandé aux cueilleurs de redoubler de vigilance, “les systèmes de santé étant déjà sous tension en pleine période de pandémie de Covid-19”. Pour éviter les déconvenues et les intoxications, l’Agence nationale recommande aux cueilleurs de ne ramasser que des champignons qu’ils connaissent, mais surtout de ne pas cueillir de champignons “aveuglément” au même endroit d’une semaine à l’autre.

“Attention ! Des champignons vénéneux peuvent pousser à l’endroit où vous avez cueilli des champignons comestibles une autre année”, dit l’Agence nationale, qui prévient également que les applications permettant de reconnaître des champignons, mais qui “donnent des identifications erronées sur les champignons cueillis”, sont à utiliser avec prudence “en raison du risque élevé d’erreur”. Préférez-leur l’expertise d’un pharmacien ou d’un mycologue, et pensez à séparer les différentes espèces de champignons lors de la cueillette.

En cas d’intoxication, l’Anses recommande d’appeler rapidement le centre antipoison le plus proche de chez vous et de prendre en photo vos champignons systématiquement. Les clichés pourront permettre au toxicologue, en cas d’incident, “de décider du traitement adéquat”.

Pour aller plus loin, voici quelques conseils de l’Anses :

  • ramasser uniquement les champignons que vous connaissez parfaitement : certains champignons hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles. Des champignons vénéneux peuvent également pousser à l’endroit où vous avez cueilli des champignons comestibles une autre année ;
  • au moindre doute sur l’état ou l’identification d’un des champignons récoltés, ne pas consommer la récolte avant de l’avoir fait contrôler par un spécialiste en la matière. Les pharmaciens ou les associations et sociétés de mycologie de votre région peuvent vous aider ;
  • cueillir uniquement les spécimens en bon état et prélever la totalité du champignon, pied et chapeau, afin d’en permettre l’identification ;
  • ne pas cueillir les champignons près de sites potentiellement pollués : bords de routes, aires industrielles, décharges ;
  • bien séparer par espèce les champignons récoltés, pour éviter le mélange de morceaux de champignons vénéneux avec des champignons comestibles ;
  • déposer les champignons dans une caisse, un carton ou un panier, mais jamais dans un sac plastique, qui accélère le pourrissement ;
  • conserver les champignons au réfrigérateur (maximum 4 °C) en évitant tout contact avec d’autres aliments et les consommer dans les deux jours après la cueillette ;
  • consommer les champignons en quantité raisonnable après une cuisson suffisante (20 à 30 minutes à la poêle ou 15 minutes à l’eau bouillante) et ne jamais consommer des champignons sauvages crus ;
  • ne jamais donner à manger les champignons que vous avez cueillis à de jeunes enfants ;
  • veiller à ce qu’ils ne mettent pas à la bouche un champignon trouvé dans le jardin ou la cour de l’école ;
  • ne pas consommer de champignon identifié au seul moyen d’une application de reconnaissance de champignons sur smartphone, en raison du risque élevé d’erreur ;
  • ne pas consommer de champignons commercialisés “à la sauvette”.