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Bienvenue au musée de la nourriture dégoûtante

Bienvenue au musée de la nourriture dégoûtante

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Par Robin Panfili

Publié le

Avant de franchir la porte, ayez le cœur bien accroché.

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Le nattō, un aliment japonais traditionnel à base de graines de soja fermentées. (© Disgusting Food Museum)

Exit le musée de la pizza, de la currywurst ou de l’huile d’olive, la ville de Malmö en Suède s’apprête à accueillir un nouveau musée dédié à la nourriture… mais pas à n’importe quelle nourriture. Pendant trois mois, le musée éphémère de la nourriture dégoûtante – Disgusting Food Museum en version originale – exposera près de 80 plats, produits ou recettes “dégueus”, ou tout du moins réputés pour leur capacité à susciter le dégoût.

Pour le conservateur du musée, le psychologue Samuel West, le but est de questionner la notion de dégoût, l’idée qu’on se fait de ce qui est mangeable ou non et de sensibiliser le grand public. “Nous devons nous interroger sur la notion de dégoût si nous voulons être capables de nous intéresser à des sources de protéines moins néfastes pour l’environnement, comme les insectes”, a-t-il expliqué à l’édition suédoise de The Local.

Parmi les produits présentés au public, une friandise à base de requin fermenté (une spécialité islandaise), du durian (un fruit asiatique connu pour son odeur nauséabonde) ou encore du casu marzu (un fromage de Sardaigne où pullulent des larves d’asticot vivantes). “On s’arrêterait bien là dans la description, mais difficile de ne pas parler du pénis de taureau cru et de la bouteille d’alcool pleine de cadavres de souriceaux”, ajoute Slate.

Vers mopane, plat traditionnel des Ovambos. (© Disgusting Food Museum)

Des bocaux bien fermés

Pour se prémunir des effluves trop désagréables, les plats seront remplacés tous les jours, afin de les garder frais et intacts, et seront stockés dans des bocaux spécialement prévus pour contenir les odeurs. Car, sur ce point, le surströmming, une spécialité suédoise préparée à base de harengs fermentés, semble avoir posé quelques soucis logistiques au musée :

“On a testé, encore testé, et on a presque dû quitter les bureaux à cause de l’odeur. Je pense que c’est réglé désormais, mais je ne suis pas encore sûr. C’est l’un des trucs qui m’empêche encore de dormir la nuit”, explique le conservateur du musée.

Cette initiative, pas la plus simple à mettre en place, est le dernier projet du psychologue américain Samuel West, qui, vous vous en souvenez peut-être, avait mis sur pied le Museum of Failure, un musée dédié aux inventions ratées dont il existe aujourd’hui des franchises un peu partout dans le monde – Los Angeles, Toronto et prochainement Shanghai. De quoi espérer voir, dans un futur proche, des larves de fourmis et autres vins de souriceaux exposés en France.

Un pénis de taureau, préparé comme en Chine. (© Disgusting Food Museum)

Le khach, plat traditionnel préparé à partir de tête d’agneau. (© Disgusting Food Museum)

De l’alcool de souriceaux. (© Disgusting Food Museum)

Le Disgusting Food Museum est à visiter jusqu’au 29 janvier 2019, à Malmö (Suède).