Bienvenue dans la collection de 6 000 menus d’un étudiant américain

Bienvenue dans la collection de 6 000 menus d’un étudiant américain

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© Noah Sheidlower

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Par Louise Leboyer

Publié le

Depuis ses 14 ans, ce jeune Américain empile les menus à emporter de restaurants.

Quand le père de Noah Sheidlower lui a dit, un jour, de conserver précieusement le menu d’un restaurant d’empanadas du Queens, l’adolescent le prend au mot. Depuis ce jour, l’étudiant américain scolarisé à l’université de Columbia ne s’est jamais arrêté de suivre les conseils de son père et a conservé l’intégralité des menus qui ont croisé son chemin, raconte Atlas Obscura. Une collection hallucinante qui n’était pas prévue, mais qui semble s’inscrire dans un héritage familial du goût pour l’accumulation. Sa grand-mère collectionne les antiquités et son père a une passion surprenante pour les calendriers de baseball. 

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C’est ce premier menu d’empanadas qui semble avoir déclenché son amour pour la gastronomie. Alors qu’il n’a que 14 ans, il devient un membre influent de la communauté Yelp, un site américain de notation et recommandation de service, ce qui lui vaut des invitations à des événements qu’il ne peut honorer. Pendant ses années lycée, il continue de glaner des menus chaque week-end et attise la curiosité de ses camarades. En 2018, il publie An Ethnic Food Guide to Queens. Un quartier de New York qui lui est cher de par sa diversité culturelle. “Le Queens a au moins 80 à 90 pays différents dont la gastronomie est représentée“, explique-t-il.

© Noah Sheidlower

Un journal de bord gastronomique

Des menus venus d’un peu partout et sous toutes leurs formes. Journaux, flyers ou minuscules livrets presque impossibles à lire à l’œil nu. Au-delà de leurs menus, Noah Sheidlower entretient aussi un rapport particulier avec les restaurateurs qui apprécient discuter et partager avec lui. Les expériences sont majoritairement réussies, mis à part un épisode dans un restaurant français duquel il s’est fait expulser. Il explique à Atlas Obscura : “J’ai une connaissance suffisante du français pour savoir qu’ils étaient très en colère contre moi pour quelque chose.” Il pense qu’ils l’ont pris pour un inspecteur des impôts. 

© Noah Sheidlower

Outre la collection, ce sont des souvenirs et des émotions qui sont attachées à ces milliers de menus. Comme cette attente dans un restaurant ghanéen pendant que le fufu était pilonné pour son plat. “Une expérience bien au-delà du simple fait de récupérer un menu.” Des souvenirs que l’Américain compte bien conserver tant ils lui rappellent ses voyages mais aussi son évolution personnelle, dit-il.

Une collection qui, il l’espère, prendra également de la valeur avec le temps. À terme, ces menus témoins de la “diversité grandissante du Queens” ou de la cuisine du nord-est des États-Unis au début du XXIe siècle trouveront peut-être leur place dans un musée. Noah Sheidlower avait essayé, un temps, un système d’organisation depuis tombé à l’eau. Faute de mieux, et en attendant leur exposition dans un musée, ce sont des dizaines de piles de menus qui sont entassées dans des boîtes en plastique.