Avec le Brexit, manger sain pourrait devenir un luxe pour les Britanniques

Avec le Brexit, manger sain pourrait devenir un luxe pour les Britanniques

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Suite au Brexit, une salade fraîche de saison pourrait devenir un luxe en Grande Bretagne (©foodforlove / Pinterest)

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Par Jeanne Pouget

Publié le

En sortant de l’Union européenne, le Royaume-Uni se coupe aussi des importations de denrées à prix préférentiels, dont une large part de fruits et légumes. L’accès aux sempiternels cinq fruits et légumes par jour (à prix abordable) serait-il menacé par le Brexit ? 

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Si la gastronomie anglaise n’est pas franchement connue pour être la plus saine du monde – quoi que la mouvance du clean eating a quelque peu redoré le blason du pays du combo beans-saucisses –, cela pourrait s’aggraver avec le Brexit. Selon un rapport publié par la banque néerlandaise Rabobank, sa sortie de l’UE aurait pour conséquence une augmentation du prix de la nourriture de 8 % en moyenne. Une augmentation qui pourrait plus que doubler dans le cas des fruits et légumes importés dans le pays pour atteindre 15 % à 20 % rapporte le journal The Independant. Harry Smith, analyse à la Rabobank, prévient dans les pages du Guardian :

“Les consommateurs britanniques devraient se préparer à voir certains prix enfler – peut-être bien jusqu’à 8 % concernant les produits pour lesquels la Grande-Bretagne est presque entièrement dépendante de l’UE.”

Rien de bien réjouissant pour la classe moyenne et les plus défavorisés qui pourraient ainsi se voir contraints d’écarter les produits sains de leurs paniers. Cette augmentation du prix des importations de nourriture produite au sein de l’Union est liée aux coûts dus à la remise en place des contrôles frontaliers qui compliquent ainsi les procédures d’importation.

Une autosuffisance alimentaire trop faible

Rabobank rappelle que l’Union européenne fournissait avant le Brexit 71 % de la nourriture consommée au Royaume-Uni en 2016. Ce qui soulève une autre question : l’autosuffisance alimentaire du pays est, justement, loin d’être assurée, et bien trop conditionnée par ses imports. Concernant les fruits et légumes, l’indépendance alimentaire est carrément inférieure à 40 %, ce qui rend le pays largement dépendant du commerce et de l’agriculture extérieurs.

Les produits importés depuis les Pays-Bas et l’Espagne seront les plus impactés selon les analystes. Ensemble, ces deux pays fournissent 65 % des denrées importées de l’UE par la Grande-Bretagne. En tête : les protéines animales, suivies des fruits et légumes puis des fleurs. Au-delà du problème d’inflation, on peut aussi s’interroger sur la fraîcheur des produits consommés par les Britanniques avant le Brexit puisqu’une grande part était majoritairement importée. Peut-être qu’avec le Brexit, les citoyens, poussés dans leurs retranchements, vont se lancer dans l’agriculture urbaine et aller vers plus d’autosuffisance alimentaire à l’instar de la ville de Détroit. Ce qui serait ainsi un aspect positif du Brexit.

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