Dans les rues du Cap, la cuisine africaine traditionnelle est une denrée rare

Dans les rues du Cap, la cuisine africaine traditionnelle est une denrée rare

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© South African Tourism

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Par Lenny Sorbé

Publié le

La ville sud-africaine s’est bâtie une solide renommée culinaire, à laquelle la gastronomie locale n’a pourtant pas contribué.

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En 2016, aller au Cap c’est se rendre dans l’une des villes les plus raffinées du monde en matière de gastronomie. La plus grande ville sud-africaine croule sous les distinctions concernant la qualité de ses restaurants, et deux de ses adresses se classent même dans le top 25 mondial des meilleures tables de Trip Advisor. Mais si vous espérez goûter à des spécialités africaines traditionnelles, vous ferez peut-être mieux d’écarter Le Cap des potentielles destinations de vos prochaines vacances.

Là-bas, vous opterez plutôt pour de l’italien, des tapas, une salade grecque ou un burger de poulet frit. Rien de bien différent de ce que l’on peut trouver dans les assiettes occidentales. Sur les 137 meilleures enseignes recensées par Eat Out, un guide touristique local, seulement une est spécialisée dans la cuisine issue du berceau de l’Humanité. L’Afrique du Sud jouit d’une grande diversité culturelle et ethnique, qui semble s’être construite aux dépens des racines africaines du pays. Vingt-cinq ans après la fin de l’apartheid, de nombreuses voix s’élèvent pour blâmer une trop forte européanisation de la gastronomie sud-africaine.

“Le Cap n’a rien d’une ville africaine”

“Ce n’est pas surprenant de voir que l’influence de la nourriture africaine est minime ici. Ça reflète simplement à quel point Le Cap n’a rien d’une ville africaine”, souligne le journaliste Nobhongo Gxolo à la radio américaine NPR.

Dans les faits, on compte une demi-douzaine de restaurants africains au cœur du Cap, mais ces derniers prennent le plus souvent en charge de larges groupes de touristes, auxquels ils proposent une version édulcorée de la cuisine traditionnelle locale. “On sert ce qu’un touriste pourra apprécier”, explique Samantha Harwood, manageuse de nuit de l’une de ces enseignes, le Mama Africa. La viande de bœuf sera ainsi préférée aux têtes de moutons bouillies que l’on consomme habituellement en Afrique du Sud. Au final, il faut généralement parcourir plusieurs kilomètres en dehors de la ville pour véritablement manger africain.