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Comment l’épidémie a chamboulé les coutumes gastronomiques des Coréens

Comment l’épidémie a chamboulé les coutumes gastronomiques des Coréens

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© MBC

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Par Louise Leboyer

Publié le

Règles sanitaires obligent, l'art de la table coréen est bouleversé.

Le lavage de mains et le port du masque ne semblent pas poser de problème majeur aux Coréens. En revanche, certaines coutumes, comme le partage des plats à table, sont davantage bouleversées par les nouvelles normes sanitaires liées à la crise du coronavirus. Alors, une reprise des activités sociales et économiques, oui, mais au prix des traditions coréennes ?

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En Corée du Sud, comme le rapporte Courrier international, “le riz et la soupe sont servis individuellement, ainsi que, de plus en plus, les plats de résistance, par exemple, un ragoût. Mais la table accueille une multitude de petits mets dans lesquels chacun pioche avec ses baguettes”. Une pratique peu Covid-friendly, donc. Comme dans plusieurs autres pays d’Asie orientale et d’Asie du Sud-Est, le partage des plats a une importance capitale dans la culture gastronomique. Il scelle les relations et témoigne d’une grande convivialité. La logique individualiste des repas occidentaux est donc beaucoup moins impactée par les nouvelles règles sanitaires.

Une problématique qui pourrait non seulement venir à bout de certaines traditions coréennes, mais également révéler les disparités entre Coréens. Comme l’explique le quotidien Chosun Ilbo, “les restaurants de luxe de cuisine traditionnelle vont s’adapter en servant des portions individuelles, mais il n’est pas sûr que les restaurants populaires en aient les moyens”. Le journal sud-coréen propose alors des ustensiles uniquement réservés au service, chacun paierait uniquement ce qu’il mange et les règles sanitaires seraient respectées. “Cela évitera le gaspillage, en améliorant l’hygiène. Le Covid-19 va bouleverser fondamentalement les habitudes des Coréens dans les restaurants.”

À l’inverse, pour le quotidien Hankook Ilbo, l’abandon de cette pratique du partage des plats reviendrait à opérer un retour vers des traditions coréennes encore plus anciennes, importées avec la colonisation japonaise, puis perpétuées en raison des différentes pénuries et du manque de vaisselle suite aux pillages. Le quotidien voit dans cette crise sanitaire l’occasion de repenser la culture culinaire, quand on sait que les ancêtres “ne mélangeaient pas leurs couverts, sauf pour les occasions très spéciales”.