Doit-on (vraiment) craindre une pénurie de fromage à raclette ?

Doit-on (vraiment) craindre une pénurie de fromage à raclette ?

Image :

© Raclette du Valais

photo de profil

Par Konbini Food

Publié le

Les ventes de fromage et d'appareils à raclette ont explosé et laissent présager le pire.

Si les premières semaines de confinement ont davantage provoqué des ruées vers le papier toilette ou les pâtes sèches, l’arrivée de l’hiver réveille un tout autre réflexe chez les ménages français. Depuis quelques semaines, des industriels en charge de la fabrication de machines à raclette et des fromagers observent une “ruée vers la raclette”. Par rapport à l’année dernière à la même période, les ventes de fromage et d’appareils ont été multipliées par trois, rapporte Europe 1.

À voir aussi sur Konbini

Une donnée pas étonnante quand on sait le potentiel de réconfort que peut procurer une raclette, mais pas forcément très rassurante pour les producteurs de fromage qui craignent une pénurie dans les semaines ou mois à venir. Pour rappel, en avril dernier, en plein confinement, face à la fermeture des restaurants et à l’annulation de la quasi-totalité des événements printaniers, des festivals et autres rassemblements, les laiteries du Valais, en Suisse, à l’origine du fromage à raclette AOP, ne parvenaient pas à écouler leurs stocks.

Afin d’éviter les pertes et, surtout, de brader ce fromage emblématique de la région, l’interprofession avait préféré suspendre la production de fromage pendant près de deux semaines, rappelle le quotidien suisse Le Temps. Craignant un “manque à gagner” et des “conséquences financières”, le président de la laiterie de Liddes, Francis Guigoz, restait toutefois optimiste : “Les restaurants et le tourisme estival vont pouvoir reprendre assez vite pour qu’on puisse vendre nos fromages normalement.” Il ne croyait pas si bien dire.

“La raclette est assez riche, elle va jouer sur les circuits des émotions et les calmer. […] Cela nous rappelle de bons souvenirs et nous remet dans des situations où on était bien, et qu’on ne va pas pouvoir vivre à nouveau cette année”, analyse Catherine Vackrine, spécialiste du comportement alimentaire, sur Europe 1. Après le premier confinement, les Français ont reconnu avoir pris en moyenne 2,5 kg, entre l’absence d’activité physique et le grignotage au quotidien. Si de nombreux répondants avaient confié leur volonté de manger plus sainement dès le retour à la vie normale, ces derniers n’avaient probablement pas vraiment anticipé l’éventualité d’une seconde vague arrivant en plein hiver.