En Colombie, la paix ne se fera pas sans les cuisiniers

En Colombie, la paix ne se fera pas sans les cuisiniers

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Par Sirine Azouaoui

Publié le

Alors que la Colombie a mis fin à plus de cinquante ans de conflit armé avec la guérilla des FARC, les chefs militent pour développer une gastronomie locale essentielle à la paix.

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La gastronomie va de pair avec la réconciliation. Voilà le message des cuisiniers colombiens. Le pays vient de signer un accord de paix historique avec la guérilla des FARC, ce qui met fin à 52 ans de conflit armé. Les chefs et les producteurs veulent donc réunir le pays autour de la cuisine. Promouvoir les produits et les plats locaux pour que la gastronomie nationale contribue à la paix, comme l’explique l’agence EFE.

Une des questions qui se pose sur la fin du conflit armé en Colombie est la réintégration dans la société des anciens combattants des FARC. Or, un restaurant est un lieu de rencontre, un lieu de réunion. Pour les chefs colombiens, il n’y a pas meilleur endroit pour se retrouver.

“La cuisine doit être un des outils pour réunir le pays, avec lequel nous pouvons aussi reconnaître notre diversité, voir que nous avons une histoire commune qui nous représente tous”, explique le chef engagé Eduardo Martinez. Pour lui, il faut aussi rentrer en contact avec les paysans, que ce soit de la part des restaurateurs ou des citoyens. “La paix ne se consolidera pas s’il n’y a pas une réelle décision de la part toutes les strates de la société pour soutenir les paysans.”

Se réunir autour des produits locaux

En effet, les FARC sont nés d’une révolte paysanne et étaient basés sur des territoires ruraux. La guérilla marxiste voulait prendre la défense des petits paysans face aux multinationales. La cheffe très célèbre en Colombie, Leonor Espinosa explique : “Plus on consomme de produits colombiens, plus il y a une répercussion sur l’économie locale. Si les économies locales s’améliorent, la violence devrait diminuer“.

Les chefs veulent la même chose que le gouvernement colombien : changer le regard du monde sur la Colombie. Et faire de Bogota, la prochaine capitale gastronomique d’Amérique Latine.