Des micros pour épier la vie sous-marine agitée des récifs

Des micros pour épier la vie sous-marine agitée des récifs

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Par Robin Panfili

Publié le

En Caroline du Nord, une chercheuse scrute la vie aquatique des récifs et analyse les interactions parfois étonnantes des populations marines qui les habitent.

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Dans la baie de Pamlico, sur la côte est des États-Unis, la vie sous-marine est en passe de reprendre ses droits. Tout au moins, elle reprend progressivement forme après des années de pêche intensive qui ont décimé la faune et la flore de la région.

En ce sens, un vaste programme de reconstitution et de protection des récifs a été mis en place, depuis 2016, par les autorités maritimes locales. Un moyen de recréer de la biodiversité, mais surtout de repeupler les populations d’huîtres dans ces zones sinistrées grâce à la construction de récifs artificiels, construits à partir de béton, de granit et d’amas de coquilles d’huîtres usagées.

Dans la région, si tout le monde semble s’accorder sur le bien-fondé de cette initiative, il reste encore difficile d’évaluer les bénéfices et les conséquences d’un tel sanctuaire sur la vie sous-marine, note NPR. C’est ce flou qui a poussé Olivia Caretti, doctorante à l’université de Caroline du Nord (États-Unis), à plonger plusieurs micros dans la baie de Pamlico afin d’étudier le comportement des animaux – poissons, huîtres et autres mollusques – peuplant ces nouveaux récifs.

Grognements et claquements

Grâce à plusieurs hydrophones, des détecteurs d’ondes acoustiques sous-marins, elle a pu tirer une première conclusion : c’est dans les récifs où les larves d’huîtres sont les plus nombreuses que la vie aquatique est la plus animée dans la région.

Là où les huîtres sont absentes, les seuls sons perceptibles sont le bruit des mouvements de l’eau, ou des appels en basse fréquence émis par les poissons. Elle confie à NPR :

“On y entend des grognements, des sons de cognement venant de certaines espèces de poissons. On peut aussi entendre les ‘claquements’ de crevettes claquantes.”

Parmi ses autres observations, la chercheuse a, par exemple, remarqué le drôle de comportement des poissons-crapauds – particulièrement bavards – qui utilisent les récifs pour donner rendez-vous à leurs congénères.

Voilà deux ans qu’Olivia Caretti scrute la vie sous-marine de la baie. Bien qu’elle n’ait pas encore eu le temps d’écouter tous ses enregistrements, elle est en mesure d’affirmer que les récifs constitués à partir de coquillages usés attirent davantage de vie que les récifs artificiels en béton.

Une donnée qui ne passera pas inaperçue quand on sait que la Fédération côtière de Caroline du Nord prévoit de drastiquement faire croître l’activité de son industrie ostréicole d’ici à 2030.