Et si les “murs à fruits” d’antan étaient plus efficaces que les serres d’aujourd’hui ?

Et si les “murs à fruits” d’antan étaient plus efficaces que les serres d’aujourd’hui ?

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Par Konbini Food

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Les murs à fruits, ancêtres des serres maraîchères actuelles, ont plein de choses à nous apporter.

Connaissez-vous les murs à fruits ? Non ? Alors on vous fait un petit résumé de cet article de Kris de Decker qui raconte comment depuis le XVIIe siècle, déjà, les agriculteurs avaient compris comment utiliser la chaleur du soleil pour produire fruits et légumes toute l’année.

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À cette époque naît, en Angleterre et aux Pays-Bas, une agriculture urbaine d’un nouveau genre. Des maraîchers citadins produisent, en effet, des plantes comestibles méditerranéennes en les cernant par d’épais “murs à fruits” orientés plein sud, protégeant les arbres des vents du nord. En accumulant la chaleur du soleil durant la journée et la restituant la nuit, ces murs créaient alors un microclimat où la température atteignait 10 °C de plus que la température ambiante.

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En France, les agriculteurs perfectionnent ce dispositif avec la technique dite d’“espaliers”. C’est ainsi qu’à Montreuil, en banlieue parisienne, sont apparus au XIXe siècle plus de 600 kilomètres de murs à fruits – dans un labyrinthe de 300 hectares –, permettant de produire jusqu’à dix-sept millions de pêches chaque année. En 1730, la ville de Thomery suivait la tendance avec son fameux “Chasselas” qui a permis de produire plus de 800 tonnes de raisins grâce à 250 kilomètres de murs d’argile sur 150 hectares.

Les Pays-Bas élaborent ensuite les murs à fruits ondulés, puis arrive la serre de verre telle qu’on la connaît aujourd’hui qui remplacera peu à peu tous les murs à fruits existants à travers l’Europe. Mais malgré son efficacité redoutable, la serre a un coût énergétique faramineux de dix à vingt fois supérieure à celui d’un champ en plein air. Car il faut l’éclairer, gérer son humidité et surtout la chauffer – le verre a une déperdition de chaleur dix fois plus importante qu’un mur.

D’où l’invention de la serre solaire, mais qui nécessite énormément de panneaux photovoltaïques aux technologies gourmandes en minerais précieux… Alors qui sait, un jour peut-être les “murs à fruits” retrouveront leur gloire d’antan. Après tout, c’est dans les vieux pots…