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Le nouveau délire des riches : collectionner des oliviers millénaires

Le nouveau délire des riches : collectionner des oliviers millénaires

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Par Sirine Azouaoui

Publié le

Chez les riches du monde entier, posséder un olivier de mille ans dans son jardin est aussi classe que d’avoir un tableau de maître au-dessus de la cheminée.

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Les oliviers sont les arbres les plus vieux du monde. Certains donnaient des olives à l’époque romaine, d’autres ont connu la conquête musulmane en Andalousie. Alors, forcément, ces arbres millénaires attirent la curiosité des plus riches. Leur valeur ne cesse de grimper et les millionaires finissent par les arracher de leur terre pour les mettre dans leur jardin aux États-Unis ou aux Émirats arabes unis, comme l’explique le magazine espagnol PlayGround.

L’Espagne est le terrain de jeu parfait de ces chasseurs d’oliviers millénaires, car le pays n’interdit pas leur arrachage. En France ou en Italie, il est interdit de déraciner un vieil olivier. Du coup, le nouveau hobby des très riches est de collectionner les oliviers comme des œuvres d’art. Et ça devient dangereux, à la fois pour le patrimoine historique qu’ils constituent, mais aussi pour l’environnement. Il y a de moins en moins d’arbres millénaires en Espagne.

Collectionner les oliviers comme des œuvres d’art

PlayGround rappelle que Santander, la première banque d’Espagne, empile les arbres dans le jardin privé de sa fondation. Son président, aujourd’hui décédé, s’enorgueillait de posséder “la meilleure collection privée d’oliviers du monde”. Le jardin de 170 hectares situé à Madrid détient 400 exemplaires venant de Crète, de Grèce, du Maroc ou d’Andalousie. Et sur le site de la fondation, un onglet spécial est dédié à la récupération d’oliviers millénaires.

Pour César-Javier Palacios, géographe spécialiste du sujet, c’est un scandale. “Si la fondation décide un jour de fermer, ils seront capables de revendre tous les oliviers. La banque transforme la nature en un actif économique pour pouvoir spéculer.” Des millionaires russes, arabes ou américains font tout pour obtenir des vieux oliviers, qui sont particulièrement rentables puisque plus ils vieilliront, plus ils rapporteront d’argent. Contrairement à l’art ou à l’immobilier, “ici, la spéculation se fait sur des êtres vivants”. Les oliviers peuvent s’acheter pour 1 500 à 40 000 euros. Dernièrement, un arbre a été vendu à 64 000 euros.

Les agriculteurs les vendent car ils sont moins rentables en termes de production d’olives que les jeunes arbres. Ils ne touchent pas grand chose sur la vente — à peu près 1000 euros —, le reste allant à l’intermédiaire de la vente. Et bien sûr, dans l’urgence, ils ne prennent pas en compte les qualités d’une olive ou d’une huile d’olive millénaire.