Pirates ! Les restos, cibles privilégiées des hackers sur Instagram

Pirates ! Les restos, cibles privilégiées des hackers sur Instagram

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© Fotis Fotopoulos / Unsplash

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Par Emma Couffin

Publié le

Le réseau social est devenu la plateforme incontournable pour la communication des restaurateurs.

Adrien Cachot, Anne-Sophie Pic, ou encore Cyril Lignac sont devenu·e·s des personnalités publiques suivies par des centaines de milliers de personnes sur les réseaux sociaux… En partageant leurs recettes et leurs actualités, les chef·fe·s nouent peu à peu une relation de proximité avec leurs followers. Alors, quand leur compte se fait pirater, c’est toute la popularité du restaurant qui est en péril…

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La cheffe pâtissière américaine Bronwen Wyatt raconte comment elle a assisté, démunie, au piratage de son compte Instagram en mars dernier. Comptant pas moins de 19 000 abonné·e·s à l’époque des faits, la plateforme était devenue essentielle à son travail. Ses ventes de gâteaux provenaient majoritairement de client·e·s qui la suivaient sur les réseaux sociaux.

La cheffe a pu récupérer son compte seulement dix jours après l’incident. Depuis, elle a souhaité changer de stratégie en se tournant vers d’autres plateformes et en créant des listes de diffusion pour l’envoi des mails. Mais, entre-temps, ses ventes avaient diminué de moitié.

“Notre compte Instagram fait partie intégrante de notre entreprise”

Comme la cheffe Wyatt, beaucoup de professionnel·le·s de la cuisine se sont mis·es sur les réseaux, une médiatisation devenue essentielle pour continuer à exercer leur métier, notamment pendant la pandémie de Covid-19, alors qu’iels manquaient de personnel.

Instagram serait devenu si précieux que certain·e·s restaurateurs et restauratrices envisageraient de payer une rançon aux pirates qui prennent le contrôle de leurs comptes. Lorsque l’Instagram du prestigieux restaurant Dame situé à New York a été piraté, ses propriétaires, Patricia Howard et Ed Szymanski, ont réalisé à quel point les réseaux sociaux étaient absolument nécessaires à leur travail : “Nous n’allions pas payer [le hacker], mais nous avons évidemment parlé de la façon dont notre compte Instagram fait partie intégrante de notre entreprise”, déclare Howard.

De même, quand le compte du Frankies Spuntino à Brooklyn a été pris d’assaut, le pirate a demandé un dollar pour chaque abonné que les propriétaires souhaitaient récupérer. Frank Castronovo et Frank Falcinelli ont finalement pu reprendre le contrôle du compte, grâce à l’une de leurs connaissances qui travaillait chez Meta, sans payer la moindre rançon. Cette situation est révélatrice d’une réelle stratégie mise en place par les hackers.

Dans les cas cités précédemment, la première réaction des chef·fe·s fut de créer un compte de sauvegarde ou de se détourner carrément de la plateforme mais, bien souvent, cela ne suffit pas à retrouver leur popularité initiale. Surtout, si les restaurateurs et restauratrices victimes de ces piratages ont souvent pu s’en sortir grâce à un contact interne à Meta, ce n’est pas le cas de toutes les entreprises. Voici pourquoi Meta devrait davantage protéger les comptes professionnels, comme le souligne le chef Falcinelli : “La personne moyenne n’est pas en mesure de récupérer son compte parce qu’on lui dit simplement d’appeler un numéro qui ne va nulle part”.

Bref, quand le compte Instagram d’un restaurant se fait pirater, c’est toute une stratégie de communication qui part en fumée… En attendant, ami·e·s restaurateurs et restauratrices, il est grand temps d’activer la double authentification.