L’histoire du vin rouge à la coca prisé par les grands de ce monde au XIXe siècle

L’histoire du vin rouge à la coca prisé par les grands de ce monde au XIXe siècle

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Par Hong-Kyung Kang

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Une boisson qui permettait au pape de se fortifier quand "les prières n'étaient pas suffisantes".

Quel est votre vin préféré ? Sachez que si nous vivions dans les années 1860, vous auriez peut-être répondu le vin Mariani, un vin agrémenté… de feuilles de coca. Atlas Obscura explique que ce breuvage, créé par le chimiste français Angelo Mariani, était très populaire en Europe et aux États-Unis, et notamment auprès des présidents… et des papes.

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En 1859, le scientifique italien Paolo Mantegazza publiait un article sur les prétendus bienfaits de la coca. À la lecture de cette étude, Angelo Mariani a donc l’idée d’inventer un nouveau remontant : du vin rouge relevé par six milligrammes de feuille de coca par gramme de précieux liquide. Il présente cette nouvelle boisson comme un simple digestif et énergisant, par ailleurs consommable par les enfants.

Un marketing déjà soigné

Afin de vendre son produit, Mariani met au point une campagne de communication agressive, en faisant appel à des artistes célèbres pour réaliser les affiches de publicité. Le vin Mariani connaît alors rapidement un grand succès à Paris, succès qui se propage ensuite dans toute l’Europe et aux États-Unis.

Beaucoup de célébrités de l’époque étaient sous le charme du vin Mariani, ce qui a fortement contribué à sa popularité. Le pape lui-même saluait les propriétés de la boisson, en affirmant qu’elle lui permettait de se fortifier lorsque “les prières n’étaient pas suffisantes”.

Une boisson désormais interdite

Au sujet du vin Mariani, il faut savoir que l’éthanol contenu dans le vin agit comme solvant sur les feuilles de coca, et en extrait la cocaïne. Lorsque celle-ci entre en contact avec l’alcool, une troisième substance chimique, le cocaéthylène, est créée. Cette dernière a des effets plus euphoriques que l’alcool ou la cocaïne pris séparément, mais est plus toxique.

En 1906, les États-Unis commencent à renforcer le contrôle des denrées par l’instauration de labels. En parallèle, la prohibition de l’alcool gagne en vigueur dans le pays et les dangers de la cocaïne deviennent de notoriété publique. Tous ces facteurs réunis ont signé la fin du vin à la coca.

Malgré les efforts d’Angelo Mariani, son vin n’est désormais plus distribué par les cavistes. Cependant, une autre boisson originellement à base de coca a vu le jour en parallèle, et elle conquiert bientôt le monde : le Coca-Cola. Comme quoi, l’histoire des rafraîchissements a aussi ses vainqueurs et ses oubliés.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.