À la rencontre du créateur du “Sacré-Cola 15”, boisson artisanale, bio et “made in France”

À la rencontre du créateur du “Sacré-Cola 15”, boisson artisanale, bio et “made in France”

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Par Axel Savoye

Publié le

Tout a commencé alors que Ryo Ohashi cherchait comment faire son propre gel hydroalcoolique…

De nos jours, le cola est souvent synonyme de junk food, d’ingrédients chimiques et de pollution plastique alors que le breuvage se voulait être au départ une boisson tonique vendue en pharmacie. La recette du Coca-Cola étant l’un des secrets les mieux gardés au monde, l’idée de recréer cette boisson édulcorée est devenue une chimère pour ceux qui se sont déjà prêtés au jeu. Mais Ryo Ohashi a fait mieux que recréer à l’identique la recette du Coca-Cola. Ce barman d’origine japonaise officiant au Subaco, restaurant japonais du 18e arrondissement parisien, affirme avoir créé un concentré de cola artisanal, sain et made in France, qu’il a baptisé “Sacré-Cola 15”.

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Après plusieurs essais infructueux, Ryo a su mettre au point sa recette, déclinée en trois parfums, grâce à des ingrédients du terroir comme la noix de kola et cherche aujourd’hui à commercialiser son breuvage. L’entrepreneur a ainsi lancé une campagne de financement sur Ulule afin de financer l’achat du matériel de fabrication. Celle-ci a déjà atteint la moitié de son objectif de 3 000 euros au bout d’une semaine. Pour Konbini Food, Ryo Ohashi nous a dévoilé les coulisses de la naissance de son cola aux ingrédients naturels et respectueux de l’environnement.

Konbini Food – Pour commencer, pouvez-vous nous dire qui vous êtes ?

Ryo Ohashi – Je suis né à Kyoto, au Japon, et cela fait environ 8 ans que je vis en France. Après avoir acquis presque 10 ans d’expérience en tant que barman à Tokyo, je suis venu en France afin d’apprendre l’œnologie. Après avoir obtenu un diplôme de sommelier et travaillé dans plusieurs restaurants étoilés, le monde du cocktail créatif me manquait et je me suis remis au poste de barman dans le groupe d’hôtellerie Costes depuis 2018.

© Ryo Ohashi/Instagram

Comment et quand vous est venue l’idée d’un cola artisanal, bio et français ?

Quand je suis arrivé en France, j’ai été surpris de la quantité de cola consommée. Je me demandais pourquoi alors qu’il y a d’autres bonnes choses à boire en France, comme une délicieuse tisane ou du lait de haute qualité. En fait, ma copine a aussi l’habitude de boire beaucoup de cola, alors j’ai fait un cola maison avec des ingrédients le plus naturel possible et elle en a été très contente. Mais à l’époque, ce n’était pas aussi sophistiqué que la recette de Sacré-Cola 15, c’était une boisson simple, comme un thé chai gazeux. Deux ans plus tard, je me suis retrouvé confiné comme tout le monde, et à ce moment-là, il y avait une pénurie d’alcool à friction. J’ai alors cherché sur Internet si je pouvais en fabriquer avec mon distillateur de laboratoire pour faire mon propre gel hydroalcoolique et j’ai découvert, par hasard, une recette de cola vieille de 100 ans [la recette du vin Mariani, considéré comme étant l’ancêtre du cola et qui était une boisson tonique vendue en pharmacie, ndlr] que j’ai essayé de reproduire.

© Ryo Ohashi

Il vous a fallu combien de temps pour mettre au point votre recette ?

Il m’a fallu environ dix mois. J’ai organisé à côté des dégustations avec mes amis et des moniteurs rencontrés en ligne. Je pense qu’il y a eu à peu près une centaine d’essais pour arriver à la recette actuelle.

© Ryo Ohashi

Vous n’êtes pas obligé de me répondre pour ne pas vous faire dérober ou torpiller votre recette, mais je vous le demanderai quand même : qu’y a-t-il comme ingrédients dans votre cola ?

Il y a à peu près une quinzaine d’ingrédients [d’où le nom Sacré-Cola 15, ndlr]. Le cola était au départ une boisson médicamenteuse épicée donc on retrouve principalement des épices comme la cannelle, le cumin et la vanille qui réchauffent le corps et qui ont des vertus médicinales.

Vous proposez trois parfums différents, qu’est-ce qui les différencie ?

Il y a premièrement le parfum “Français Classique” avec des nuances de lavande et d’agrume qui rappellent le sud de la France. Il y a ensuite une version japonaise où j’utilise des plantes japonaises telles que le yuzu, un citron japonais, et des feuilles de cerisier. Le troisième parfum, baptisé “Secret”, rappelle la saveur du goûter que tout le monde aime et attend avec impatience, et comme l’indique son nom, ses ingrédients sont secrets.

© Ryo Ohashi

Selon vous, en quoi ce cola est-il meilleur que celui vendu en grande surface, d’un point de vue gustatif ?

C’est comme comparer un bouillon cube chimique avec une soupe mijotée. Le premier a un fort impact gustatif qui se dissipe rapidement tandis que pour le second, il y a un umami qui se propage doucement en bouche. C’est pareil entre mon cola et d’autres marques de soda. Ces derniers ont un impact gustatif fort dès l’entrée en bouche mais qui disparaît rapidement alors que mon cola a un goût plus doux et qui reste plus longtemps en bouche, on peut le savourer comme un bon whisky japonais par exemple.

Et d’un point de vue nutritionnel et environnemental ?

J’utilise des ingrédients naturels, pas mal de fleurs comme la lavande qui a un effet sédatif et la graine de coriandre qui a des vertus pour le système digestif, de la cannelle aussi qui a des effets bactéricides et de la cardamone qui aide à récupérer de la fatigue. Le tout aide à renforcer le système immunitaire comme le ferait une tisane ou un thé chai. Il est cependant difficile de revendiquer de tels effets, je prévois donc de procéder à quelques ajustements afin d’obtenir la certification bio d’ici la fin de l’année. Pour le côté environnement, mon cola est concentré, une bouteille a donc une plus longue “durée de vie”, ce qui engendre moins de déchets, donc moins de frais de transport comparé à d’autres marques de soda.

© Ryo Ohashi

Le cola artisanal est aussi un phénomène de mode au Japon, est-ce que vous trouvez qu’il y a une différence entre ces colas artisanaux japonais et le vôtre ?

Effectivement, c’est un phénomène de mode depuis deux ans déjà, lancé par des entrepreneurs comme moi, mais je n’en ai jamais goûté donc je ne peux pas comparer. Mais il me semble qu’il existe des colas locaux faits avec des agrumes et des herbes propres à chaque région du Japon.

Vous comptez attirer une clientèle en particulier ?

Je souhaiterais que mon cola soit destiné aux gens qui font attention à ce qu’ils mangent et boivent et surtout aux familles ayant des enfants, parce que c’est naturel. Vous pouvez faire également des cocktails en utilisant du cola concentré alors j’aimerais que les gens qui aiment boire de l’alcool de temps en temps l’essayent.

On allait y venir, est-ce que vous avez justement un cocktail à nous conseiller ?

Je vous conseille le “Cola Highball”, vous ajoutez du whisky japonais ou écossais et du soda à votre cola. C’est exceptionnel. Et pour ceux qui n’aiment pas l’alcool, je recommande le milkshake au cola, donc du cola dilué dans du lait et gustativement, ça fait comme un chai latté.

Lancée le 1er mars, la campagne de financement de Sacré-cola 15 sur Ulule prend fin le 4 avril. Vous pouvez précommander des bouteilles de cola concentré “Français Classique”, “Saveur Japonais” et parfum “Secret”.