Comment le film “Parasite” a bouleversé le quotidien des restos coréens de New York

Comment le film “Parasite” a bouleversé le quotidien des restos coréens de New York

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Par Robin Panfili

Publié le

Les nouilles servies dans le film rencontrent un franc succès auprès des Américains et les restos doivent s'adapter.

Si le film Parasite est parvenu à secouer bien comme il faut le monde du cinéma, il faut bien reconnaître qu’il n’a pas non plus laissé l’univers de la gastronomie indifférent. Après l’inattendu succès des chips espagnoles et la secousse en Bourse de l’action d’une marque de nouilles instantanées, c’est désormais les restaurants coréens de New York qui goûtent à leur tour à la déferlante Parasite.

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Depuis le succès unanime de Parasite aux Oscars, il y a un peu plus d’un mois, de nombreux restaurants coréens de New York ont ainsi ajouté (et conservé) sur leur carte le “ram-don” (ramen + udon), ce plat de nouilles qui apparaît dans plusieurs séquences du film – un terme qui, rappelons-le, n’est pas utilisé comme tel en Corée et qui a été inventé pour les besoins du film pour une meilleure compréhension des sous-titres, note le magazine Eater.

À New York, on retrouve ce ram-don, ou plutôt la version évoluée du jjapaguri, dans de nombreux établissements, servis avec des bouillons fait-maison, du bœuf ou des nouilles façonnées à la main. Ce plat, originellement populaire dans la culture coréenne, y est vendu pour des sommes allant de 13 à 25 dollars. Une sacrée somme pour un plat fabriqué à partir d’un assemblage de deux variétés de nouilles instantanées (Chapaghetti et Noguri) dont le prix ne doit théoriquement pas dépasser les deux ou trois euros.

Pimper un plat populaire

Si la version des nouilles jjapaguri du film n’est pas techniquement celle que nombre de Coréens ont eu l’occasion de goûter pendant leur jeunesse, c’est pourtant bien par cette “nouvelle” recette que les New-Yorkais semblent être le plus attirés, remarque Eater. Une aubaine pour les restaurants coréens, mais également un petit défi pour ces derniers qui ont dû redoubler d’imagination pour tirer un peu de rentabilité de cette nouvelle tendance culinaire.

“La demande de jjapaguri premium à la suite du film a forcé certains des meilleurs restaurants coréens de la ville à trouver un moyen de vendre un plat composé de seulement trois ingrédients – dont deux sont des nouilles instantanées – et qui coûte environ deux dollars à fabriquer.”

Pour s’y retrouver, les restaurants ont alors eu recours à des nouilles faites maison, des viandes plus nobles, des ingrédients supplémentaires… De quoi faire grimper les prix, et également proposer une version améliorée de la version traditionnelle. À Manhattan, un barbecue coréen de luxe, Samwon Garden, a même un temps envisagé d’ajouter de la truffe noire à sa recette pour le rendre plus “fancy”. Mais le propriétaire s’est finalement ravisé et y a ajouté de l’entrecôte.