Dans un New York confiné, des bars clandestins refont surface

Dans un New York confiné, des bars clandestins refont surface

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Par Robin Panfili

Publié le

Après la fermeture des bars et restos, des établissements remettent illégalement ces speakeasy au goût du jour.

Aux États-Unis, l’épidémie de coronavirus a chamboulé le quotidien de “la ville qui ne dort jamais”, New York. Les écoles, les cinémas, les théâtres et les salles de concerts ont été sommés de fermer, tout comme les bars et restaurants, à l’exception de ceux qui pouvaient assurer la livraison à domicile ou la vente à emporter.

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Si certains bars et institutions à cocktails ont trouvé la parade pour faire livrer leurs breuvages, il semblerait que la fermeture physique des bars n’ait pas été respectée par tout le monde. À Brooklyn, un bar s’est ainsi transformé en speakeasy – terme désignant un bar clandestin, très répandu du temps de la Prohibition –, où une douzaine de personnes se sont retrouvées, le 29 mars, dès la fin de l’après-midi.

Alertée par des voisins, la police est intervenue sur les lieux à la nuit tombée et a découvert, derrière les grilles baissées de l’établissement, des clients occupés à boire et à parier. Le propriétaire des lieux a été arrêté sur-le-champ et a également récolté une amende pour non-détention de la licence lui permettant de vendre de l’alcool.

Restos secrets, verres entre amis et soirées géantes

Pour l’heure, la police new-yorkaise n’a pas communiqué officiellement sur d’autres cas de speakeasies dans la ville… mais d’autres le font à sa place. Un ancien épidémiologiste de l’hôpital universitaire Rockefeller a confié au New York Post qu’il se rendait régulièrement dans l’un des deux restaurants opérant encore, de manière illicite, dans son quartier de l’Upper East Side. “Hier, je suis allé dans mon speakeasy préféré et j’y ai dîné”, a reconnu Knut M. Wittkowski. Ce dernier a précisé qu’ils étaient un peu moins d’une dizaine de personnes présentes dans cet établissement, dont il a refusé de donner le nom.

Une semaine plus tôt, alors que New York décidait la fermeture de Broadway, une autre personnalité s’est distinguée en se vantant de ne pas respecter la “distanciation sociale” et en organisant un potluck à son domicile, où chacun devait ramener un plat et des bouteilles à partager avec les autres convives. Lucian Wintrich, 31 ans, ancien reporter controversé auprès de la Maison Blanche, a réuni une vingtaine de personnes dans son appartement. Le mot d’ordre de la soirée ? “Don’t wash your hands. Bring your fav dish !” (“Ne vous lavez pas les mains. Amenez juste votre plat préféré !”). Tout un programme.

En France, un bar-tabac à Issy-les-Moulineaux s’est vu contraint de fermer ses portes après que des clients ont été vus en train de se réunir au comptoir. Et à Saint-Nazaire, une soirée géante a été organisée en catimini, le 21 mars, pour l’équipage d’un navire de croisière en fin de construction. Une semaine après la fête, au moins 29 personnes étaient contaminées par le Covid-19.