Il existe un mezcal marseillais (et il permet même de sauver la planète)

Il existe un mezcal marseillais (et il permet même de sauver la planète)

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© Lorraine Hellwig/REVEEAL

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Par Robin Panfili

Publié le

C’est pas la capitale, c’est Marseille bébé.

Il y a quelques mois, nous vous racontions la folle histoire du mezcal, ou distillat d’agave, de Marseille, né après l’arrachage d’agaves indésirables sur l’archipel du Frioul, au large du Vieux-Port. Aujourd’hui, après une pandémie qui a chamboulé le cours des choses, le précieux liquide marseillais est de retour, mais avec quelques petits changements.

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Pendant les différents pics de la crise sanitaire, le parc des Calanques a suspendu les arrachages des agaves, des espèces végétales exotiques envahissantes, dangereuses pour l’écosystème local, dont la revalorisation permettait d’obtenir un distillat local, à la manière du mezcal mexicain.

“Je ne saurais pas dire exactement pourquoi, mais je sais qu’ils vont reprendre bientôt, nous confie Axel Schindlbeck, l’un des personnes à l’origine de ce projet pas comme les autres. En tout cas, il fallait trouver d’autres solutions pour faire en sorte que notre projet ne tombe pas à l’eau.”

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Une piste leur est apparue presque naturellement : les agaves présents sur une autre côte, non loin de Marseille, des calanques et du Frioul, sur la Côte bleue qui relie Marseille à Martigues. “Je suis tombé sur le chantier de la SNCF de la Côte bleue qui prévoit la restructuration du Train bleu, dit-il. Selon les directives des autorités, la SNCF était obligée de traiter les espaces verts en marge de son chantier, un peu comme les agaves sont traités au sein du parc des Calanques.”

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Assez vite, les responsables du projet entrent en contact avec une des entreprises sous-traitantes afin de prendre en charge la totalité des agaves arrachés, et de composter le tout en distillerie, plutôt que de les envoyer à la déchèterie. “On a reçu une livraison de ving cinq énormes sacs à la distillerie, soit à peu près neuf tonnes de matière, dont seulement une tonne a pu être utilisée après le tri.” Aussi, ils interpellent les locaux et les particuliers qui souhaitaient se débarrasser des agaves envahissants qui poussent dans leur jardin.

“Tout cela a été fait avec des bénévoles, venus nous offrir leurs bras et leur humour pendant une bonne semaine. Le travail a été colossal. Le tri a été long, mais réalisé dans les règles de l’art, puis l’arrachage avec nos propres moyens a lui aussi été difficile”, dit Axel Schindlbeck. La cuisson, elle, aura duré près d’une semaine à l’Atelier du Bouilleur, à quelques encablures de Marseille.

Pour goûter à ce distillat d’agave, ou simplement pour l’offrir, c’est par ici.