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J’ai essayé de pécho le Colonel Sanders sur un simulateur de drague en ligne

J’ai essayé de pécho le Colonel Sanders sur un simulateur de drague en ligne

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Par Robin Panfili

Publié le

Un nouveau jeu en ligne vous met au défi de draguer le Colonel Sanders. Évidemment, on a tenté notre chance.

Il y a quelques jours, un incroyable jeu vidéo a vu le jour sur notre cher Internet. Un simulateur qui vous met au défi de séduire le Colonel Sanders, célèbre égérie de la chaîne de restauration américaine KFC, et accessoirement découvrir les onze herbes et épices qui font la spécificité de la recette du poulet frit de la chaîne américaine. 

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Malgré une incurable maladresse sur les applications de rencontres en ligne, j’ai décidé de prendre un peu de temps sur ma journée de travail et de tenter ma chance. C’est parti.

Le pitch de départ est assez simple : je campe le rôle d’un étudiant en première d’année d’école de cuisine. Puis, la mise en situation est assez brutale : lors de mon premier jour d’école, je me retrouve soudainement face à Sprinkles, un professeur calme, ferme et un brin mégalo interprété par un joli chien de race corgi.

“J’ai l’air mignon, petit et d’une simple boule de poils, prévient-il. Mais j’exige votre respect. Woof.”

(© I Love You, Colonel Sanders! A Finger Lickin’ Good Dating Simulator)

Peu à peu, les autres personnages de l’aventure entrent en jeu : d’abord ma meilleure amie Miriam, puis un duo populaire et opportuniste Ashleigh et Van Van, un étudiant fantôme, un bébé, un élève robot et, enfin, une version vingtenaire, mielleuse et on-ne-peut-plus glamourisée du Colonel Sanders de ses plus belles années. Pourquoi pas.

“Assez vite, je perds ma meilleure amie Miriam que j’abandonne au premier jour de la rentrée pour aller m’asseoir à côté du Colonel”

Une fois le décor planté, il reste désormais à atteindre mon objectif : pécho le Colonel Sanders. Ma stratégie est simple : puisque je n’ai pas quatre heures de ma journée de travail à passer sur le jeu, je décide d’aller à l’essentiel. Une précipitation qui me vaudra quelques déconvenues.

Assez vite, je perds ma meilleure amie Miriam que j’abandonne au premier jour de la rentrée pour aller m’asseoir, en salle de classe, sur la chaise vacante qui jouxte celle du Colonel. Ce dernier, flatté et probablement trop occupé à s’écouter parler, ne me tiendra pas rigueur de cette infidélité amicale. 

“J’approche du but, clairement”

Le jeu continue et, assez soudainement, me voilà en plein trip hallucinatoire provoqué par la dégustation d’une aile de poulet frite cuisinée par un Colonel Sanders qui commençait alors déjà à perfectionner sa recette de volaille ultime en cachette. Soit. 

(© I Love You, Colonel Sanders! A Finger Lickin’ Good Dating Simulator)

Changement de lieu : nous voilà dans l’Arena, une salle de classe aux faux airs de décor de plateau d’une émission culinaire télévisée. Alors que les binômes de ce cours pratique de cuisine commencent à se dessiner, je sens assez vite qu’un choix cornélien va une nouvelle fois s’imposer à moi.

“Et là, je me fais successivement attaquer par un monstre sorti d’un frigo à l’hygiène douteuse”

Pour compléter mon duo et désigner mon sparring partner, je dois choisir entre Miriam ou le Colonel Sanders. Obnubilé par ma mission de séduction, je brise une nouvelle fois le cœur de ma meilleure amie pour inviter le Colonel à venir partager le plan de travail avec moi. Cette fois, elle commence à l’avoir mauvaise. 

Une fois l’accrochage derrière nous, vient le moment de choisir le plat que je souhaite suggérer au Colonel Sanders pour notre exercice. Poulpe, bœuf ou purée de pomme de terre et gravy ? Je m’attelle à essayer de lire dans les pensées du Colonel. Qu’est-ce qui lui ferait plaisir ? Qu’est-ce qui l’impressionnerait ? Va pour les patates. Il acquiesce et loue mon choix. J’approche du but, clairement. 

Si je vous passe les détails du cours de cuisine qui s’éternise, je n’occulterai pas le coup en douce d’Ashleigh, élève populaire et arrogante en deuxième année à l’école, qui tente de se glisser dans notre duo idéal. Inflexible et d’une loyauté sans faille, le Colonel Sanders s’oppose à une modification des équipes. “Je ne changerai aucunement mon choix. Je n’ai qu’une parole et je n’abandonnerai pas mon camarade”. Bon, là, c’est dans la poche, me dis-je. 

“Froidement et mécaniquement, le simulateur me demande ce que je souhaite faire : tenter un bisou ou attendre une autre occasion plus opportune”

Peu après, je me suis successivement fait attaquer par un monstre sorti d’un frigo à l’hygiène douteuse, je me fais embrouiller par Miriam que j’envoie balader et je brise sans l’ombre d’un remords la réputation de Van Van, l’enfant terrible de l’école, déjà responsable de deux morts par intoxication alimentaire depuis la reprise des classes. 

(© I Love You, Colonel Sanders! A Finger Lickin’ Good Dating Simulator)

Après une première journée d’école et une heure de jeu environ, une fenêtre s’ouvre pour enfin concrétiser avec le Colonel Sanders. Le cadre est parfait : soleil couchant, devant le portail de l’école, personne à l’horizon…

“J’ai perdu, mais j’en ai tiré une belle leçon d’amitié”

Froidement et mécaniquement, le simulateur me demande ce que je souhaite faire : tenter un bisou ou attendre une autre occasion plus opportune. Je regarde ma montre, une réunion de travail m’attend : je saute sur la première option. S’ensuit un immense malaise, et une phrase que je garderai longtemps en mémoire : “Je pense que tu as mal compris ma conception de l’amour. Au revoir”

(© I Love You, Colonel Sanders! A Finger Lickin’ Good Dating Simulator)

La morale – et conclusion – de l’histoire est assez simple : s’il est vrai que j’ai perdu, j’en ai tiré une belle leçon d’amitié. Même dans un jeu de séduction en ligne, n’abandonnez jamais ceux qui seront toujours là pour vous. En une heure de jeu, j’ai perdu une meilleure amie, affronté un monstre, dénoncé une personne à la police et jeté mon dévolu sur un quasi inconnu pour, au final, finir seul et malheureux. Et personne ne veut ça. (Pardonne-moi Miriam stp)