Pourquoi le Japon mise sur ses glaces pour lutter contre l’exode rural

Pourquoi le Japon mise sur ses glaces pour lutter contre l’exode rural

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Par Paul Gombert

Publié le

Cette initiative repose principalement sur la grande diversité et l’originalité des parfums proposés.

À cause de sa population vieillissante, du déclin du taux de natalité et de l’intérêt prononcé des jeunes pour les grandes villes, le Japon voit ses régions rurales de plus en plus délaissées. Cette désertification des campagnes nippones amplifie les problématiques démographiques du pays. Il y a quelques années, Shigeru Ishiba, ancien ministre d’État chargé de la création des régions, encourageait notamment de nombreuses sociétés à s’installer dans ces zones, afin de redynamiser leur économie grâce à la mise en avant du tourisme et des produits locaux.

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Dans certains cas, le gouvernement est même allé jusqu’à prêter temporairement des maisons à des personnes en recherche d’emploi là-bas, sans que ceux-ci n’aient besoin de payer de loyer. Toutes les solutions semblent donc bonnes pour rendre les régions rurales de nouveau attractives. Le ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche l’a bien compris et compte sur un savoir-faire culinaire singulier pour attirer les touristes et une partie de la population urbaine. Cette arme secrète, ce sont les glaces, rapporte Atlas Obscura.

Celles-ci sont plus épaisses et crémeuses que les glaces à l’italienne dont on a l’habitude en France, mais la grande différence réside surtout au niveau des arômes. En effet, les glaces japonaises se déclinent en de multiples parfums – et les Japonais n’hésitent pas à faire dans l’extravagance. Pomme, melon, lavande, rose mais aussi miso, chèvrefeuille bleu, encre noire de seiche et même coquille Saint-Jacques… Autant de choix qui raviront sans nul doute nos papilles. Une chose est sûre, on est bien loin de l’habituel duo vanille-fraise qui fait les beaux jours de nos glaces à l’italienne.

La diversité des soft cream démontre avant tout l’identité régionale très forte du Japon. Chaque parfum est rattaché à une ville spécifique dont il est la spécialité. La lavande et la rose sont, par exemple, associées aux communes de Furano et Biei, situées sur l’île d’Hokkaidō. Hakodate, elle, est considérée comme la capitale japonaise de la seiche. On en trouve donc dans tous les plats, y compris dans lesdites glaces.

Pour les plus chanceux·ses d’entre vous qui comptent entreprendre un voyage au pays du Soleil-Levant prochainement, sachez que ces glaces sont facilement trouvables un peu partout dans l’archipel. Les michi no eki, aires de repos qui jonchent en nombre les routes nippones, en vendent d’ailleurs régulièrement. Il ne vous reste plus qu’à aller savourer tout cela dès que vous en aurez l’occasion.