Pourquoi les huîtres vont, elles aussi, se faire vacciner ?

Pourquoi les huîtres vont, elles aussi, se faire vacciner ?

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Par Konbini Food

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L’unique moyen pour les producteurs d’éviter les pertes en période de fêtes ?

Alors que le vaccin contre le Covid-19 continue de constituer un enjeu mondial, les huîtres, elles aussi, devront passer par l’épreuve de l’aiguille. Mais pas pour les mêmes raisons que nous autres, humains. Depuis les années 2000, les mollusques sont effectivement décimés par une maladie virale : l’herpèsvirus. Récemment, deux chercheurs de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) ont trouvé un moyen de sauver les mollusques, par l’intermédiaire d’un vaccin, rapporte La Dépêche du Midi.

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“L’herpèsvirus touche essentiellement les huîtres creuses, l’espèce majoritairement consommée à Noël. La mortalité peut atteindre, en été, 80 à 100 % des huîtres juvéniles de moins de 12 mois. Il suffit que l’une d’entre elles soit malade pour contaminer toutes les autres”, dit Benjamin Morga, l’un des deux chercheurs. “L’objectif consiste désormais à vacciner à grande échelle et en milieu naturel”, appuie sa consœur Caroline Montagnani dans Le Parisien.

Défi de taille

Mais, comme le précise l’Ifremer, il ne s’agit pas là d’un véritable vaccin, puisque les huîtres ne disposent pas d’anticorps, contrairement aux humains. Les deux chercheurs sont toutefois parvenus à trouver une faille, grâce à leur “une faculté incroyable, une mémoire immunitaire innée”. L’huître serait en mesure d’apprendre à se battre contre le virus… sans faire appel aux anticorps, tant que le virus reste “inactif”. 

Le projet des deux chercheurs, intitulé Star (pour “stimulation antivirale des huîtres creuses”), est aujourd’hui protégé par un brevet. Ce dernier pourrait être largement utile pour les producteurs d’huîtres. “Près de la moitié des naissains décèdent chaque année, en grande partie à cause de l’herpèsvirus. Cela les oblige à augmenter leurs élevages pour parvenir au même résultat”, ajoutent-ils. Reste désormais à savoir comment inoculer le traitement dans des milieux dits ouverts, comme les bassins ostréicoles, un travail qui devrait les occuper pour “au moins les cinq ans à venir”, sourient-ils.