En luttant contre les kebabs, l’Italie pourrait tomber dans le nationalisme alimentaire

En luttant contre les kebabs, l’Italie pourrait tomber dans le nationalisme alimentaire

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Par Pauline Giacomini

Publié le

Les grandes villes italiennes semblent de plus en plus vouloir réguler la diversité de la restauration de leurs quartiers touristiques.

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Florence, Milan ou encore Vérone… Selon Eater, depuis 2009, les maires de plusieurs villes d’Italie tentent d’empêcher l’ouverture des restaurants “étrangers” ou “ethniques” pour protéger leur patrimoine culturel.

Les dirigeants de la ville de Florence seraient donc inquiets de la prolifération des snacks et autres fast-foods, qui ne sont pas de “culture italienne”. Terminé les kebabs et les plateaux de sushis. On va en Italie, on veut une belle assiette de pâtes servie par un Mario avec le profil d’Al Pacino, l’accent chantant et des gestes qui trahissent ses sentiments.

“Manger n’est pas seulement un moyen de rassembler les gens, mais aussi de les différencier”

Gregoria Manzin, professeure d’italien à La Trobe University, a confié à Eater : “Les Italiens ont un instinct protecteur vis-à-vis de leur culture culinaire, ils se définissent par ce qu’ils mangent et comment ils le mangent.” Ce besoin de conserver la cuisine traditionnelle peut cependant être interprété comme un rejet de l’influence des différentes cultures issues de l’immigration. Or, enlever toute trace d’immigration d’un pays ne le rend pas plus authentique.

Toute la problématique actuelle réside donc dans le fait de maintenir un héritage tout en intégrant une population immigrée déjà active dans le secteur de l’alimentation. Puisque la culture culinaire d’un pays, dans son essence, est le fruit de mélanges et d’inspirations éclectiques. Le problème s’est aussi récemment posé en France, à Marseille, où la municipalité a récemment lancé un plan anti-kebab dans son centre-ville. Une mesure qui vise à “favoriser la montée en gamme de l’offre”.